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Ceüse:
la
génèse
Aujourd'hui, quel grimpeur digne de
ce nom n'a pas encore pari sportif grimpé à
Ceüse ou n'en a pas entendu parler ?
Et pourtant, cette falaise
géante, visible à des
kilomètres est longtemps restée
à l'abri des foules .
Son histoire commence
réellement dans les années 80, date
de l'ouverture d'une route forestière qui a
considérablement raccourci la marche
d'approche. Avant celà, seuls quelques
"illuminés"avaient 20 bet app osé défier
la raideur et la compacité du rocher, si
difficile à protéger sans spits. A
cette époque, les nombreux grimpeurs
gapençais se retrouvaient sur le site de
blocs de "Ceüsette", alors trés
prisé, même par des grands noms de
l'escalade.
Pour grimper en falaise, tout ce beau
monde se déplaçait alors vers les
sites phares de l'époque, comme Buis les
barronnies, puis le Verdon et Buoux.
Enfin, l'ONF, en charge de
l'exploitation de la forêt eu la bonne
idée d'ouvrir une route forestière
qui menait à une quinzaine de minutes de la
partie gauche de la falaise, évitant ainsi
aux grimpeurs locaux, des parie sportif suisse heures de galère
dans le maquis (peu ou pas de sentiers digne de ce
nom), et ouvrant ainsi des perspectives infinies
aux yeux écarquillés des amoureux de
la goutte d'eau.
Dés lors, sous l'égide
des clubs locaux (FSGT et CAF) et des infatigables,
Daniel Badaroux, Philippe Macle et Roland Marie, le
mouvement était amorçé. La
plupart des grimpeurs du cru ont alors
participé à cette ruée vers
l'or, tamponnoir à la main et piton entre
les dents, pour ouvrir les premières voies
de Ceüse, pour la plupart dans les dalles de
golots à gogo
et les dalles du
capeps, ainsi nommées puisque ces
voies furent ouvertes pour le passage de
l'épreuve d'escalade des futurs profs de
gym. Phillipe Macle, faisant alors partie des stars
de l'escalade de Buoux et du Verdon, ouvrait en
compagnie de Jean Christophe Lafaille (encore tout
jeune) de trés beau itinéraires dans
la grande face, comme
natilik et
aguirre. L'esprit
était encore à l'ouverture du bas et
le matériel trop rare pour le gaspiller, ce
qui fait que l'engagement n'était
déjà pas un vain mot.
Puis l'ONF décide de fermer la
piste, et la soif d'ouverture se tarit
considérablement. La relève vient
alors de la star incontestée de l'escalade
des années 80 : Patrick Edlinger.
Armé d'un 4x4, d'un
compresseur et d'un perfo, et surtout d'une grosse
motivation, il équipe à tour de bras
dans les secteurs de la Demi
Lune et de ce qui deviendra plus tard le mur
de Berlin.
A cette époque, personne ou
presque ne se risque dans ces voies trés
engagées.Certaines lignes,
équipées "pour voir" ne sont pas
grimpables, d'autres deviennent déjà
des mythes (changement
de look, la femme
noire , la femme blanche).les cotations
s'envolent contribuant ainsi à
décourager les éventuels
amateurs.
A la même époque, en
compagnie de Rémi Roux, Joel Feullassier et
Serge Rosso, j'équipe
Captain
Dada dans
la grande face.

Roland Marie, guide local s'occupant
du CAF de GAP, appitoyé par nos doigts
écrasés par les coups de marteau
destinés au tamponnoir obtient alors des
subventions pour acheter un perfo et des spits!
Une nouvelle ère s'ouvre
à nous.
Pierre Isoard et moi, décidons
alors de reéquiper les
dalles du
CAPEPS pour permettre
à plus de monde de pouvoir se risquer dans
ces voies. En passant au pied du mur de la cascade
alors vierge nous nous disont qu'il serait possible
d'ouvrir des voies dans ce dévers
hallucinant.
Ainsi vont naitre en 1985, les 2
voies qui vont lancer le mouvement:
super mickey et
keket blues.Ces deux
lignes vont en générer d'autres comme
ananda ,
le privilège du
serpent puis toutes les lignes de ce
mur.
Période bénie pour une
poignée de grimpeurs comme Pierre Isoard,
Jean Christophe Lafaille, eric Duret, Daniel
Villeval et moi même, avec pour seul souci de
savoir qui serait le premier à
réaliser la ligne qu'on venait
d'équiper!
Dans le même temps, Pierrot
Borel et Robert Poudou équipent de
trés belles lignes autour des dalles de
golo à gogo et
Patrice Pons et Fabrice Zurek investissent le
secteur "un pont sur
l'infini".
Malgré la comprehension de
l'ONF (en la personne de Daniel Dupont)qui nous
permettait de remonter la piste forestière
en voiture, équiper une voie
représentait en moyenne 1h30 de marche avec
un GROS sac rien que pour installer une corde, ce
qui explique que les ouvreurs n'aient pas
été trés nombreux.
En 1989, je décide d'aller
voir un peu plus loin et je pose ma corde dans ce
qui va devenir "la
couleur du
vent". Suivront
"berlin"(ouvert
à la date de la chute du mur) et toutes les
voies de ce secteur dont certaines étaient
déjà équipées par
patrick Edlinger , mais trés peu
étaient grimpables.
Un peu plus tard, un plan
d'aménagement de la montagne de Ceüse
nous permet de réequiper les vielles lignes
et d'en créer de nouvelles.
la Machine était lancée
et Ceüse devenait un site phare connu dans le
monde entier.
Depuis, de nombreuses voies ont
étées ouvertes, toujours aussi
belles, par des grimpeurs du cru mais aussi par
d'autres et l'histoire n'est pas finie.
Concients depuis toujours du
caractère exceptionnel de ce site, tous les
équipeurs ont fait de leur mieux pour garder
un certain cachet "Ceüse"; des lignes bien
espacées, peu de prises taillées (il
y a quelques années c'était difficile
de résister à la mode) et un certain
engagement.
J'espère que tous les futurs
ouvreurs (ils sont les bienvenus) respecteront ce
qui fait de Ceüse une falaise "à
part".
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